Phase finale
Publié le 23/05/2024
Ressortez les pantalons pattes d’éléphants, chemises bariolées, moustaches et mobilier en formica. Ce Béziers Brive est un classique dont l’évocation replonge les plus anciens spécialistes de rugby dans les années 70. En effet, à cette époque les premières finales en couleur opposent ces deux monuments du rugby français. Bien avant le Stade de France, Biterrois et Brivistes se sont retrouvés à Gerland et au Parc des Princes en 72 et 75, les Héraultais raflant le bouclier de Brennus à chaque reprise. 49 ans plus tard, ils se retrouvent pour une affiche décisive. Certes pas encore de titre en jeu puisqu’il s’agit des barrages mais tout de même se sont deux des plus belles formations de cette saison de PRO D2 qui vont se faire face à Raoul-Barrière.
Renouveau face à confiance renforcée
D’un côté, Béziers auteur d’un exercice XXL alliant l’art et la manière avec son attaque de feu, 3e meilleur rendement offensif du championnat avec 789 points. De l’autre, les Corréziens au jeu plus rude s’appuyant sur le traditionnel socle conquête et défense (la deuxième meilleure de la division 583 points encaissés). Sans oublier une qualification obtenue sur le fil grâce à un essai à la 82e minute de la dernière journée. Remis de leurs émotions, les Brivistes vont maintenant tenter de continuer sur leur lancée face à des Biterrois impatients d’en découdre, souhaitant prolonger le plus possible cette saison du renouveau.
C’est annoncé au programme des festivités d’avant-match du côté de Béziers : « Jambon à la broche et pommes de terre grenaille ». Eh oui c’est aussi ça la phase finale ! Des odeurs, des couleurs et des sons bien particuliers que l’on n’avait pas entendu du côté Héraultais depuis 2018. 6 ans après le dernier barrage, perdu face à Mont de Marsan, les Biterrois sont de retour dans une configuration à élimination directe. Ça s’annonce donc bouillant au stade Raoul-Barrière qui devrait incarner à merveille toute la ferveur et le décor de ces matchs si singuliers.
« Ah ces jeunes ! ». Ce n’est pas le genre d’expression qui risque de sortir de la bouche d’un vieux briscard comme Samuel Marques. Le demi de mêlée de Béziers, âgé de 35 ans, est plutôt du style à s’adapter et accompagner ses cadets que les critiquer. D’ailleurs, il doit forcément regarder avec tout autant de méfiance de qu’admiration son homologue corrézien qui a 16 ans de moins. Un certain Léo Carbonneau dont le style n’est d’ailleurs pas si éloigné du Biterrois. Meneurs d’hommes, vifs, inspirés et dotés d’une solide lecture du jeu, les deux numéros 9 vont très certainement nous offrir un beau choc des générations.
Direction Vannes pour le vainqueur de ce barrage. Pas forcément le meilleur tirage quand on sait ô combien il est difficile de défier les Bretons à la Rabine. Les Vannetais, restés sur deux revers de rang, qui ont terminé deuxièmes du classement vont en profiter pour se régénérer et bien se préparer pour une demie explosive si Béziers passe ou une revanche annoncée en cas de qualification de Brive.