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La première finale de deuxième division, c’était il y a 100 ans !

La première finale de deuxième division, c’était il y a 100 ans !

Le 19 avril 1925, s’est disputée entre l’ASM et Biarritz à Bordeaux, la première finale de l’histoire d’un championnat qui deviendra au fil du temps la PRO D2. Retour sur ce match mythique. 

 

Aujourd’hui, la PROD2 ce n’est pas qu’une simple deuxième division. Les affluences dépassent le million de spectateurs, les audiences tv battent des records, les jeunes talents y éclosent et les anciennes stars y retrouvent leur éclat. Le résultat de la lente évolution d’un championnat désormais centenaire dont la première édition s’est tenue lors de la saison 1924-1925. A cette époque, le rugby à XV est en concurrence acharnée avec son cousin du XIII, sans parler qu’il est également largement dépassé par le football, numéro 1 dans les cœurs des Français. L’engouement d’avant-guerre s’est étiolé en raison de l’organisation quelque peu bancale des compétitions, d’une violence quasi-institutionalisée et d’un sport dont les idoles ne sont majoritairement pas revenues de la Grande Guerre. Pour restructurer le tout afin de susciter à nouveau l’intérêt des médias et des foules, l’idée de créer une antichambre de l’Elite (autrefois nommée Excellence) voit le jour : la deuxième division est née sous le nom d’Honneur. On y rassemble les meilleures équipes régionales, on brasse le tout et on obtient une compétition en deux phases. La première rassemblant 30 clubs répartis en 6 poules de 5 et la deuxième avec 2 poules de 3 puis une grande finale. De cette épopée vont survivre Clermont et Biarritz, ils se retrouvent face à face le 19 avril 1925 pour tenter de décrocher le bouclier. 

 

Les Biarrots ayant participé à la finale de 1925 

 

La victoire du jeu
Pour resituer les faits, voir l’ASM et le BO en finale est un message d’espoir pour tous les amateurs de rugby à cette époque. On peut dire que la Fédération a réussi son pari puisque vont s’affronter : « deux XV pratiquant un rugby ouvert et rapide, utilisant au mieux les qualités de leurs lignes arrières », présente le journaliste de l’Auto, la veille du match décisif. « Quoi qu’il en soit, les Bordelais sont assurés d’assister à un match vraiment intéressant où les méthodes habituelles de championnat céderont la place à du véritable rugby », salue le spécialiste. Il se trompera dans son pronostique, en annonçant Biarritz vainqueur, mais pas sur la physionomie du match. Dans un stade du Musard flambant neuf, érigé en 1920, Bordelais, Auvergnats et Basques garnissent les gradins. Place au spectacle avec une finale à 5 essais. 

 

Le stade du Musard qui deviendra André-Moga en 1988  

Quatre seront marqués par les Clermontois et un par les Biarrots, score final 14-6. La finale du championnat de la division Honneur a tenu ses promesses, « ce fut de bout en bout une succession d’attaques et de contre-attaques magnifiquement amorcées, un rugby ouvert clair et rapide », analyse l’envoyé spécial de l’époque. A ce jeu-là, les Jaunards sont les plus forts dont la vitesse sur les ailes est incarnée par Jules Gros, auteur d’un doublé, et la mobilité du pack par Pierre Arnaudin. Ce dernier, troisième ligne, a d’ailleurs également participé aux JO de 1924 et 1928 dans l’épreuve du 400 m haies… C’est dire. Sous les yeux d’un certain Marcel Michelin (président), l’ASM se voir remettre le premier titre majeur de sa grande histoire. Disputée sans l’habituelle animosité, on rapporte même que les deux équipes avaient mangé ensemble le midi, cette finale est un succès. Succès de jeu et d’audience, premier chapitre mémorable de ce qui deviendra, 100 plus tard, la PRO D2.  

 

Les Clermontois vainqueurs de l'édition 1925