Retour sur l’origine d’un chant lancé à Charles-Mathon, il y a 15 ans, qui est désormais entonné dans tous les stades. 

De Castres en passant par Vannes, Perpignan ou Brive, vous l’avez forcément scandé ou entendu dans les stades. Vociféré dans le micro par le speaker ou hurlé par les supporters dans les moments fatidiques, le « Ici, ici… » est un classique. Un chant rentré dans la culture collective du TOP 14 à la PRO D2 dont l’origine est disputée. Pourtant, il semblerait que cet hymne ait pris sa source au beau milieu de l’Ain, de ses forêts, de ses montagnes et de Charles-Mathon. Pas si surprenant venant d’un coin comme Oyonnax où le rugby est roi. Exutoire et passion des locaux, l’USO est un emblème rassemblant un public populaire issu du bassin industriel de la région (plasturgie, construction automobile ou la filière du bois). C’est de ce rassemblement qu’est née une ferveur sans pareil semblable à Clermont dans l’élite ou Sochaux pour le football. Le 9 mai 2010, lors de la dernière journée de PRO D2, les Oyomen (4e) reçoivent les Rochelais (3e) dans un match à l’issue capitale puisque le vainqueur peut s’assurer un barrage à domicile. 

Depuis 2008 selon les sources 
Sur la pelouse de Charles-Mathon l’enjeu tue le jeu lors d’un affrontement qui n’est pas resté dans les mémoires, se terminant sur le score de 6-9 en faveur des Maritimes. En tribune, on s’occupe comme on peut et on pousse lors des nombreux accrochages entre les 30 acteurs livrant une véritable guerre de tranchées. Déterminés à ne pas se laisser « marcher sur les pieds », dans un match à l’atmosphère plutôt tendue, un des supporters d’Oyonnax fredonne le fameux « ici, ici c’est Oyo-nnax ». Il est repris par ses acolytes et tout un chœur Rouge et Noir auquel les visiteurs du jour répondent de la même façon « ici ici c’est La Roch-elle ». Le Stade Rochelais repart avec les 4 points et ce chant imprimé dans la tête des fans, chanson qui accompagnera la montée en TOP 14 dans la foulée, participant allègrement à sa diffusion. Utilisé depuis 2008, selon les irréductibles Oyomen, le « ici, ici » atteint la postérité comme un symbole pour ce club et cette région, élevée grâce au labeur de ses habitants. « Oui, à Oyonnax il fait froid, c'est petit, pas très joli » décrivait Christophe Urios, entraineur pendant 8 ans, à propos d’un coin de France où l’on sait encourager ses valeureux guerriers.