Le 6e de la phase régulière va donc défier le premier, la semaine prochaine à Ernest-Wallon, afin de décrocher le bouclier. Les Montalbanais ont vaincu Brive avec courage et pragmatisme, signant un véritable exploit sur la pelouse des Corréziens. 

L’ESSENTIEL > Un exploit de plus pour Montauban

Cette deuxième demie opposant Brive à Montauban était un vrai duel de styles. D’un côté le jeu frontal des Corréziens s’appuyant sur l’un des meilleurs packs du championnat et de l’autre Montauban pratiquant un jeu inspiré, plein d’abnégation. C’est d’ailleurs cette même abnégation qui a permis à l’USM de ne pas céder à la pression. Dans un Stadium de Brive hostile et bouillant, les Tarn-et-Garonnais ont climatisé l’ambiance grâce à du réalisme incarné par la botte de Bosviel (une pénalité et une transformation) et la combativité insufflée par le capitaine Fred Quercy. Aux solides prestations des leaders on a pu ajouter le pragmatisme de Reilhac auteur d’un essai opportuniste. Pris à leur propre jeu, les Brivistes n’ont pas pu imposer leur supériorité devant et se sont retrouvés menés à la pause 3-13. 

Talent et réalisme 
On pensait que la tendance allait s’inverser, avec la tactique du banc en 7-1, mais finalement le sursaut de puissance n’a permis aux Corréziens que de réduire l’écart. 13-16 après un essai sur maul du CAB et dans la foulée Bosviel dégainait un drop dont il a le secret 13-19. Balbutiant leur rugby, les Brivistes cafouillaient un ballon à 20 m de leur ligne tandis qu’il restait 10 minutes au compteur. Suffisant pour Montauban qui crucifiait les locaux grâce au coup d’œil et la glissade de Jackson. Score final 13-29, nouvel exploit de l’USM après celui de Colomiers. Les Vert et Noir se rendront, non loin de chez eux, à Toulouse la semaine prochaine pour tenter de décrocher le bouclier.   

L’instant décisif > Jackson et Montauban glisse en finale

Comme un symbole. Cet essai plein d’opportunisme des Tarn-et-garonnais survenant à la 70e a crucifié les espoirs corréziens. Maitres dans l’art des retournements de situation, les Montalbanais ont fait comme contre Colomiers, en barrage, en parvenant à arracher la victoire dans les derniers instants. Pas de drop ce coup-ci, mais un plongeon jusque dans l’en but de Jackson. Le centre profitant parfaitement d’un ballon cafouillé par le CAB. Une erreur de transmission fatale permettant à l’USM de déjouer, une fois de plus, tous les pronostics et de se qualifier pour la finale.  

L’image > 47e Le « bomb squad » a presque rallumé la mèche

A la 47e minute, le staff du CAB a donné du travail au corps arbitral. 7 changements ont été effectués et non des moindres puisqu’ils ont impliqué uniquement des avants. Boudou, Fraissenon, Mikautadze, Usarraga, Maximin, Warren-Vosayaco et Coria-Marchetti sont entrés pour redonner de la puissance à un pack corrézien mis à mal durant les 40 premières minutes. Une tactique dite du « bomb squad », similaire à celle utilisée par le sélectionneur des Springboks Rassie Erasmus. A peine sur la pelouse, les entrants corréziens ont enfoncé leurs adversaires grâce à leur arme fatale : le ballon porté. Un essai sur maul qui a relancé complétement la partie mais n'a malgré tout pas permis de faire basculer la rencontre.  

L’homme du match > Jérôme “Boss”viel  

Le maestro encore et toujours. A 35 ans, Bosviel est éternel comme le sont ses passes, ses feintes, ses initiatives et ses drops. Il a d’ailleurs claqué son 9e de la saison comme pour assommer les espoirs de Brive, à la 57e, et rappeler qui est le patron. Le meilleur réalisateur de l’histoire du championnat a été à la hauteur de son statut, avec 14 points marqués et une implication directe sur le premier essai montalbanais.